Les amortissements comptables : un mecanisme essentiel en comptabilite

Les amortissements comptables représentent une pratique comptable permettant de répartir la perte de valeur d’un bien immobilisé sur sa durée d’utilisation. De ce fait, il est indispensable pour les entreprises de correctement maîtriser cette notion, afin de suivre l’évolution des biens sur le long terme tout en gérant leurs incidences fiscales et financières.

Principe des amortissements

Du point de vue comptable, les amortissements visent à constater la diminution de la valeur d’un bien immobilisé due au temps, à l’obsolescence ou encore à l’usure. Ainsi, la notion d’amortissement est liée à la dépréciation prévisible et irréversible de ces biens qui sont destinés à être utilisés sur plusieurs exercices financiers.

La décision d’amortir un bien résulte principalement du souhait de mieux appréhender les coûts associés à son utilisation et de faciliter ainsi la gestion de trésorerie. D’un point de vue fiscal, elle permet également de déduire cette charge de l’assiette imposable pour calculer le bénéfice net.

Biens concernés par les amortissements

Un bien peut être considéré comme étant amortissable s’il remplit les conditions suivantes :

  • posséder une durée d’utilisation supérieure à douze mois
  • avoir une valeur économique significative
  • être utilisé pour l’exercice de l’activité professionnelle
  • appartenir à l’entreprise (propriété, location longue durée, …)

Généralement, les biens amortissables sont les actifs immobilisés tels que :

  • les immeubles et constructions
  • le matériel et outillage industriels
  • les installations techniques (par exemple, le système informatique)
  • les véhicules de transport
  • les brevets, licences et marques achetées par l’entreprise

Calcul et méthode d’amortissement

Pour déterminer la provision pour amortissement, il est nécessaire de connaître la valeur initiale du bien, sa durée d’amortissement et son mode de calcul. Voici les principales étapes :

1. Détermination de la base amortissable : il s’agit de la valeur de départ à partir de laquelle l’amortissement sera calculé. Cette base comprend généralement le coût d’achat, hors taxes, majoré des frais annexes ou spécifiques liés à l’acquisition.

2. Choix de la durée d’amortissement : cette notion varie selon la nature et l’utilisation du bien, qu’il convient alors d’évaluer avec précision. La réglementation peut également fixer des durées minimales ou maximales pour certains types d’actifs.

3. Méthodes de calcul de l’amortissement : on distingue principalement deux méthodes :

  • l’amortissement linéaire, qui consiste à répartir le montant de l’amortissement à parts égales sur la durée prévue. La formule est la suivante : Amortissement annuel = (Base amortissable x Taux d’amortissement) / Durée d’amortissement
  • l’amortissement dégressif, qui permet une déduction fiscale plus rapide et se base sur un taux dégressif appliqué à la valeur du bien résiduelle. La formule est comme suit : Amortissement annuel = Valeur résiduelle x Taux dégressif

Impacts fiscaux et financiers des amortissements

Les amortissements ont des conséquences majeures sur le bilan comptable et la gestion financière d’une entreprise. Ils sont considérés comme une charge pour l’entreprise, ce qui signifie qu’ils viennent diminuer le résultat imposable. Ainsi, ils impactent positivement la fiscalité de l’entreprise en allégeant sa charge fiscale.

Il est essentiel de noter que les provisions pour amortissements ne donnent pas lieu à un décaissement effectif. Les montants inscrits dans les comptes n’impactent pas la trésorerie directement mais contribuent à former un autofinancement qui sera utilisé pour financer, entre autres, des investissements futurs.

Amortissement et cession de biens

Lors de la vente ou du remplacement d’un bien immobilisé, l’entreprise doit prendre en compte les amortissements déjà réalisés et les reprises sur amortissements. Le gain ou la perte dégagée lors de l’opération sera calculée selon la différence entre le prix de cession et la valeur comptable nette (valeur d’origine diminuée des amortissements effectués).

Présentation comptable des amortissements

Dans les états financiers, les amortissements doivent être présentés de manière claire et explicite. Ils figurent généralement dans le bilan sous forme d’une déduction des valeurs brutes des biens immobilisés pour obtenir leur valeur nette.

En outre, il est nécessaire de tenir un plan d’amortissement pour chaque bien immobilisé, fournissant des informations détaillées sur son évolution. Ce document doit comporter :

  • la description précise du bien
  • les données relatives à son acquisition et à sa valorisation initiale
  • le taux et la durée d’amortissement retenu
  • le montant des amortissements pratiqués au cours de chaque exercice

Ainsi, maîtriser les notions liées aux amortissements comptables permet de mieux appréhender la gestion financière d’une entreprise, tout en respectant les normes comptables et fiscales en vigueur.